Pause #01 – Le Grand Bouleversement

Dimanche 5 avril 2020 – un peu plus de 13h

I surrender

Je prends mon micro seule, sans invitée à mettre en lumière.
Juste moi, le soleil au balcon et les oiseaux dans la cour.

I surrender (je me rends)

Nous terminons la 3ème semaine de confinement et j’ai le sentiment d’avoir plongé ces derniers jours, pour la première fois vraiment en cette période, dans mon obscurité la plus profonde.

Le son de cet enregistrement est mauvais et je comprendrais qu’il ne vous convienne pas. Mais voilà, je me mets à nu sans plus y réfléchir et j’improvise, traversée par le flot d’une Création qui est là, à ce moment là. Merci pour votre compréhension, pour votre appréciation.

Il y a ce poème que je viens d’écrire juste avant l’enregistrement.
Il y a les souvenirs qui remontent de mon Grand-père et de son Grand Bouleversement.
Il y a la mémoire dans nos cellules de tous ces grands bouleversements de l’Humanité.
Et il y a nos pas qui avancent, et nos voix qui s’unissent malgré tout et toujours, « sous le vent du monde ».

Et il y a l’Espoir.

Je m’écroule de l’intérieur
Comme Rome en son temps
Et comme l’Atlante peut-être
Je m’effondre sur moi-même

I surrender

Je n’abandonne pas
Je ne me résigne pas
J’accepte et je m’écroule à l’intérieur.
Je suis perdue. J’ai peur. Je pleure.

I surrender

Je les entends les oiseaux
Et je le sens le soleil sur ma peau
C’est doux. C’est chaud.
Mais je ne vais pas faire semblant.
Je m’écroule de l’intérieur.
J’ai organisé. J’ai accepté. J’ai rebondis.
Je suis restée droite.
Je suis restée stable.
J’ai joué. J’ai chanté. J’ai dansé. J’ai nourris. J’ai accueilli.
J’ai materné. J’ai aimé. J’ai materné.
Je suis ta mère.
Mais je m’écroule de l’intérieur.
Il n’y a plus de projet. Il n’y a plus de maison.
Il n’y a plus d’agenda et il n’y a plus le temps.

Game Over. I surrender.

Et je le vois le ciel, si bleu.
Et je la vois ma rivière, limpide.
Et je la sens la terre, grondante, mouvante.
Elle palpite.
Peut-être que demain, je vais dire Va !
Et je vais respirer.
Mais là, ce matin, je suis l’animal terré dans l’obscurité.
L’animal(e) blessé(e).
Et je m’écroule de l’intérieur.

I surrender.

Je reprends A Capella « Sous le vent du Monde » de Bïa.

Publié dans podcast et étiqueté , , , , .

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.