Il s'est endormi.
Comme un prince, comme un roi, comme un ange, comme un enfant.
Il s'est endormi.
Depuis lui, pas de répis, pas d'instant volé à mes heures pour me laisser bercer par le vent.
Depuis lui, je n'ai lu aucun roman. Je ne me suis pas assise au sol, en lotus, juste avec moi, juste pour moi.
Il s'est endormi et enfin j'écris.
Depuis lui, je me suis arrondie.
Mon ventre est marqué des sillons de son passage.
Depuis lui, il y a eu du remue-ménage dans mon intérieur. Pour lui frayer un chemin, on a poussé les murs et les meubles.
Depuis lui, la lumière dans ses yeux me pénètre. Un sourire, un rire et mes yeux sont pleins de larmes de joie, de plein, de tout.
Depuis lui, j'ai rugi comme une lionne, pleuré des torrents et saigné des rivières.
Depuis lui, humer son crâne et ses cheveux me nourris. Le regarder observer le monde m'occuperait des journées entières.
Il dort.
Depuis lui, son père et moi volons quelques secondes aux heures pour nous regarder et nous voir.
Il dort.
Il n'est pas mon horizon. Il est mon cap.
